Projet écrit par Laurence Vasseur –
citoyenne amie de la Nature – écrivain dès qu'elle le peut
QUEL AVENIR POUR LA
NATURE ?
LA TERRE SERA-T-ELLE
SAUVÉE GRÂCE A LA COP21 ?
VOIX-OFF (d'un comédien à la voix
grave) :
« Combien mérite de mépris et de
haine tout homme qui abuse, pour le malheur du genre humain, du génie et des
talents que lui donna la nature. »
Lettre à M d'Alembert par JJ Rousseau –
1756
Un homme comme JJ Rousseau (mort depuis 300
ans) aurait-il encore droit au chapitre dans l'infernale cacophonie de la COP21
qui s'annonce en 2015 ?
Quels conseils pourrait-il donner à Idriss,
ce jeune homme de la Côte d'Ivoire que j'ai rencontré au CNAM, il y a 15 ans,
lorsque ma curiosité m'avait amené à suivre quelques cours du soir sur le
développement durable?
JJ Rousseau aimait se promener dans la
châtaigneraie de Montmorency...
Je le soupçonne d'avoir parlé aux arbres
quand les hommes le faisaient trop souffrir. Il aimait la Nature d'un amour
véritable, savait puiser dans la solitude des lieux la force qui l'animait.
VOIX-OFF du même comédien « C'est
surtout dans la solitude que l'on sent l'avantage de vivre avec quelqu'un qui
sait penser »
(Les Confessions)
Pendant un mois, entre le 30 novembre et le
11 décembre 2015, 195 pays vont se réunir à Paris pour une conférence
extraordinaire sur le réchauffement climatique, la COP21.
Le GIEC (Groupe d'experts
intergouvernemental sur l'évolution du climat) est une petite équipe de 12 employés à Genève
requérant la collaboration de 259 experts internationaux, chercheurs en science
du climat, travaillant à titre bénévole.
Le GIEC lit, analyse, décortique toute
cette littérature scientifique et pourrait livrer à la COP21 des conclusions de
ce type :
VOIX-OFF D'un ENFANT
Sources : Le Monde
diplomatique – novembre 2015
« si l'on parvient à stabiliser
l'accroissement des températures à 2°C d'ici 2050, les conséquences du
réchauffement climatique seront contenues, même si certains effets se font déjà
sentir (plus forte mortalité des arbres dans certaines régions du globe,
inondations de plus en plus fréquentes dans d'autres)
« si on atteint 4°C, il faudra en
payer le prix : montée des Océans de 7m, fonte des glaciers, dégel du
pergélisol** et évaporation des milliers de m3 de méthane, déplacement de
millions de personnes dans le monde, du fait de l'inondation de leurs terres
etc etc... »
(cf Daesung
Lee – 5e Biennale Quai Branly –septembre 2015)
Mais il en sera tout autre bien entendu. Ce
sera une ultime bataille autour de mots, comme le montre le Canard Enchaîné de
novembre 2015.
Le GIEC a la vertu d'exister, d'alerter les
puissants de ce monde et de vulgariser auprès des citoyens des notions dont
nous ne connaissions pas l'existence, il y a encore vingt ans :
réchauffement climatique, trou dans la couche d'ozone, gaz à effet de
serre...
Mais, à en croire certains éditorialistes
(Marianne septembre 2015), il serait déjà pourri dans l’œuf : les membres
imminents du GIEC font en effet partie des conseils d'administration des plus
gros capitalistes et pollueurs (AREVA et Cie)
Alors ?
Faut-il d'ores et déjà se dire que tout est
perdu, qu'il ne sert à rien de manifester dans les rues le 29 novembre
prochain, en scandant avec AVAAZ et Nicolas HULOT :
«STOP au réchauffement climatique !
» ?
Faut-il se dire que, certes, les arbres de
JJ Rousseau ont bien vécu mais qu'ils seront, de toute façon, un jour ou
l'autre, condamnés pour laisser la place à des parkings, et que c'est
ainsi : on ne peut rien y faire ?
« NON
NON !!!!!!!!!!!!! »
(REPRODUIRE ce NON dans toutes les langues et en boucle 20 sec)
ll s'agit de continuer le combat.
Des indices montrent des prises de
conscience.
L'Amérique d'Obama semble prendre au sérieux
certains phénomènes (ses côtes ont été balayées par des ouragans jamais
égalés).
SUR UN TON CHANTANT :
Si ce gredin de Bush avait ratifié l'accord
de Kyoto il y a 2 ans, tu n'en serais pas là, hein, Obama ...
La Chine semble ouvrir les yeux sur la pollution
extraordinaire de son pays, et accepte enfin que des industriels français
installent des stations d'assainissement sur son sol: le marché du
développement durable est en pleine expansion....
Terrible paradoxe :
On n'a pas d'autre choix que de combattre
les racines du mal avec ceux-là même qui le créent.
Et si l'on écoutait enfin la voix de la
raison, le bon sens, de ce jeune homme, Idriss ?
VOIX-OFF
« Je viens en France pour écouter des
idées, mais je repartirai chez moi pour les adapter à mon pays».
Si on inversait pour une fois les
rôles ?
Les pays occidentaux malades de ce
trop-plein d'engrais dans leurs terres, de leur pollution sans précédent ne
pourraient-ils pas s'inspirer de méthodes provenant des pays émergents, pour
éviter tout ce qui vient d'être cité plus haut ?
Certains paysans français (ne se
considérant plus comme des agriculteurs) se constituent en collectifs (cf en
Ardèche). Ils ne sont pas encore légion, mais ils sont là. C'est une petite
armée de l'ombre qui doit grossir et jouer sur les solidarités internationales
(échanges de savoir-faire).
Quelques idées voient le jour :
–
labourer
le sol sur une surface moins profonde (car tout le travail de décomposition se
fait sur une certaine couche, au-delà de laquelle on ne remue que de la terre
morte)
–
réduire
la proximité entre producteur et consommateur (les initiatives comme l'AMAP
sont bénis des bobos parisiens)
–
éduquer
la masse à privilégier les fruits et légumes de saison (cultivés dans des zones
géographiques proches de leur lieu de vie)
–
utiliser
les ressources de la nature à bon escient : l'exemple des filets à
micro-particules recueillant la rosée du brouillard dans certaines régions
humides du Chili, servant à arroser ensuite des cultures locales ne coûte pas
cher et pourrait être reproduite dans d'autres endroits du monde
–
adapter
la construction des maisons en fonction de la nature : l'exemple des
constructions le long des coteaux escarpés des Blue Mountains entre Kingston et
Port Antonio en Jamaïque montre que c'est possible :
« L'homme doit s'adapter à Dame Nature
et non l'inverse », disent-ils, ces sages Jamaïcains
–
repenser
toute la politique de la préservation du littoral (en Corse, en Espagne où les
horribles constructions de barres
défigurent totalement les côtes), mais aussi à l'Ile Maurice, à Haïti...
–
lutter
contre la déforestation qui fait des ravages. Chaque arbre abattu doit être
replanté ailleurs (cf. Extraits sur
RFI: les fermes biologiques dimanche 31 octobre 11h)
Nous autres, pays occidentaux, qui nous
débarrassons de nos containers sans aucun scrupule sur les Côtes africaines,
qui avons atteint depuis si longtemps l'échelle de MASLOW, alors que bien des
pays n'y parviendront peut-être jamais (car nous y veillons), que nous
reste-t-il à contempler ?
Des âmes esseulées, malades, venant d’Érythrée, du
Mali... errant dans des rues de France ou de New York, baignant dans leur folie
(expient-elles jour après jour leur quête d'un ailleurs qui ne sera jamais plus
qu'un miroir aux alouettes?)
Des hommes jaloux de possessions qu'ils
n'enterreront pas avec eux, quoi qu'ils fassent..., mais prêts à engloutir des milliards de dollars
pour continuer à exploiter outre-mesure la Nature (comme ces milliers de tonnes
de sable volés à l'humanité, ces banquises forées pour du pétrole, ne
permettant plus aux peuples sacrés comme les Inuits de survivre en harmonie
avec les ours polaires eux-mêmes condamnés à se noyer)
Il faut, plus que jamais écouter JJ
Rousseau (VOIX-OFF du comédien initial)
« Vous oubliez que les fruits sont à
tous et que la terre n'est à personne »
En fin de compte, faudrait-il que ce soit
elle, Dame Nature, qui se rebelle ?
Ne faudrait-il pas appeler de nos vœux des
catastrophes-catharsis qui engouffreraient dans les profondeurs abyssales des
entrailles de la Terre tous ces monstres qui l'exploitent sans vergogne ?
La géo-ingénierie, qui s'immisce dans les
rapports du GIEC, est le dernier avatar des apprentis-sorciers voulant
contrôler la Nature. JJ Rousseau en
frémirait de terreur, s'il connaissait la teneur de leurs projets.
Aors comment veiller sur elle, cette Nature
qui nous a fait, nous nourrit et nous recevra lorsque nous ne serons plus, pour
qu'elle ne se déchaîne pas sur nous qui l'aimons tant, au fond ?
VOIX-OFF DU COMEDIEN
« Insensés qui vous plaignez sans
cesse de la Nature, apprenez que tous vos maux vous viennent de vous »
(Les Confessions)
AGISSONS AU QUOTIDIEN
Favorisons le vélo à la voiture, plus que
jamais
Développons le covoiturage
S'il faut devenir écologique, en essayant
d'harmoniser notre vie au rythme des saisons, en sachant observer la Nature,
alors soyons-le sans rougir. Vite.
Adoptons des comportements de bon
sens :
-Arrêtons la pub papier, qui ne sert plus à
rien, sauf à détruire des milliers d'arbres
-Soyons solidaires. Même si ce n'est pas
gagné, tentons de nous entraider, en favoriser le troc et les échanges de
savoir-faire locaux plutôt que de jeter, de consommer comme les fous que nous
sommes devenus...
-Développons l'éducation chez les plus
pauvres. Qu'ils restent étrangers à nos modes de vie totalement déconnectés de
la Nature. Qu'ils se rendent compte que nous crevons de nos excès de CO2, que
nos poumons et nos yeux sont noirs de micro-particules de pétrole, quand nous
nous déplaçons en vélo dans une capitale comme Paris.
Je le fais depuis plus de dix ans.
Je nourris encore des espoirs pour cette fameuse
COP21. Sinon, que pourrais-je dire à ma fille de 9
ans ?
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