LE SILENCE
2005
Le silence naît avec une syncope, une petite bulle qui flotte dans l’air ; bulle d’amour qui savoure la seconde de l’éternité lorsque les amants soupirent.
Le silence surgit lorsque les vagues d’assaut quittent leur infructueuse rage et s’échouent sur le sable des rivages.
Le silence crie lorsque les bouches pleurent et grimacent sans bruit.
Le silence s’épanouit lorsque le brouillard de l’esprit suffoque et vomit ses doutes et ses incertitudes.
Le silence m’ennuie lorsqu’on entend plus que lui.
Le silence étourdit lorsqu’il résonne des fureurs citadines dans la tête de ceux qui ont tout perdu à la guerre.
Le silence s’amarre au bastinguage de son compagnon de ying : le bruit. Il est comme l’eau dans un verre. Le yang se noie dans l’air.
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